Chers paroissiens,
Entrer dans le Carême, c’est entrer dans le temps de retraite que nous propose l’Eglise, c’est décider de « prendre le temps de prier ». Ai-je la liberté de quitter mes habitudes pour choisir de consacrer plus de temps à l’étude de la foi et à la prière ? La réponse n’est pas évidente !
Il y a la force de l’habitude : gardons les bonnes, et pourquoi ne pas en profiter pour se débarrasser des mauvaises ? Rien de tel que la sagesse d’un proche ou la lumière d’un conseiller spirituel pour avoir le courage d’une bonne taille de printemps !
Se mettre sous la conduite de l’Esprit-Saint : la prière en est le moyen le plus sûr et le plus simple. C’est une ascèse car elle nous impose de sortir de notre propre égoïsme et surtout des maximes du monde qui nous harcèlent, spécialement par ce petit objet qui nous suit partout, l’air de rien, même jusque dans notre intimité, je veux parler du portable !
Cinq formes de prières existent pour nous aider à prier :
- La prière vocale : elle fait partie de ce que nous sommes, de chair et pas seulement d’esprit. Quelques idées : prier à haute voix, en chantant, réciter le chapelet en famille, tous ensemble, ou même rétablir la prière du soir en famille…
- La prière mentale : il s’agit de la méditation, ou de l’oraison, avec cet objectif de laisser peu à peu le silence extérieur, et celui de notre cœur, prendre le pas.
- La prière liturgique : elle est la prière officielle de l’Eglise, et il est louable de s’y unir par l’assistance à la messe en semaine, ou même par les vêpres du dimanche.
- La prière de notre devoir d’état : faire, ou mieux accomplir notre mission, notre travail.
- Parler de Dieu autour de nous peut enfin être une prière : il y a tellement d’ignorance de la foi, des moyens de sauver son âme. Il y a aussi cette peur au ventre d’oser parler de Jésus !
Le mystère du Verbe incarné, du Verbe qui s’est fait chair, c’est que ce petit enfant avait besoin d’être aimé. Comme tout enfant, Jésus avait besoin d’être aimé. On découvre alors que l’Amour a aussi besoin d’être aimé. La prière nous apprend cela.
Saint François de Sales fait la distinction entre complaisance et bienveillance. La complaisance se place au niveau du sentiment lui-même et traduit le double mouvement vital de l’amour. Dans son exercice, spécialement au moment du Carême, elle permet d’accéder à la méditation et à la contemplation. La bienveillance fait entrer dans l’oblation de plus en plus totale de la volonté. L’une oriente de plus en plus notre façon de voir et de penser… L’autre engage plutôt notre façon de vouloir et d’agir. Toutes deux consacrent notre vie à l’amour.
Demandons au Seigneur de grandir par la prière. Ce Carême nous offre une grâce supplémentaire d’y arriver, non pas seuls, mais tous ensemble.
Je vous bénis, Abbé Renaud de La Motte, curé
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