Chers paroissiens,
« Sacré-Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous (…) Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particulier que je ne puis attendre que de vous ». (St Claude de la Colombière, Retraite spirituelle, Lyon, p. 100).
Quel est-il, ce don de soi ? Il s’agit d’aimer et de réparer : on peut donner son cœur au Christ en échange du sien, parce qu’on l’aime, et on peut aussi l’offrir en union avec le sacrifice du Christ.
En effet, Jésus ne trouve dans le cœur des hommes que dureté, qu’oubli, que mépris, qu’ingratitude. Jésus aime, et Il n’est point aimé, et on ne connaît pas même son amour. Nous devons craindre cela.
La théologie du Sacré-Cœur, présentée par les papes de la seconde moitié du XXe siècle, permet de mieux pénétrer dans le mystère de Jésus Sauveur, doux et humble de cœur :
- Le Sacré-Cœur est « indissociable du Saint-Sacrement ; Il est le symbole de l’amour du Christ pour les hommes ». (Pie XII).
- Le Sacré-Cœur est « amour rédempteur, source du salut et l’origine de l’Eglise ». (St Jean-Paul II).
- Le Sacré-Cœur est « le mystère de la passion incommensurable de Dieu pour l’homme ». (Benoît XVI).
- Le Sacré-Cœur est « la source où nous pouvons toujours puiser la miséricorde, le pardon et la tendresse de Dieu ». (François).
« Il ne s’agit plus de multiplier les pratiques privées, mais de relier le Sacré-Cœur à la messe, centre de la vie spirituelle catholique » précise Marion Dapsance dans son étude (Le Sacré-Cœur et la réinvention du catholicisme, Bayard, p 309).
En 2001, le Directoire sur la piété populaire et la liturgie insiste sur les formes de dévotion les plus importantes : la consécration personnelle, la consécration de la famille, les litanies du cœur de Jésus, l’acte de réparation et la pratique des « neuf premiers vendredis du mois » qui a pour but d’inciter les fidèles à participer à la messe.
Le message transmis, dans ces temps troublés, consiste à croire à l’amour du Bon Dieu pour chacun de nous, et de croire à la miséricorde divine. Ne s’agit-il pas de redécouvrir le vrai sens de l’amour et ensuite de se tourner vers son expression, qui est la miséricorde ?
Pour reprendre les questionnements d’une théologien dominicain, il faudrait répondre à un certain nombre de questions sur lesquelles nous ne pourrons plus faire l’impasse :
- Comment faire reconnaître et respecter l’Eucharistie ?
- Comment participer au sacrifice du Christ ?
- Comment comprendre le Christ dans son agonie du Jeudi saint ?
- Comment faire pénitence et éloigner les fléaux ?
- Comment célébrer et mettre en œuvre la royauté du Christ ?
- Comment établir ou rétablir une société chrétienne ?
- Comment associer les non-chrétiens à une telle société ?
Que le Sacré-Cœur, blessure d’amour de Dieu, soit l’occasion d’un sursaut généreux pour nos familles et notre paroisse,
Je vous bénis Abbé Renaud de La Motte, curé
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